Givry comptait huit points après huit journées, la saison passée. Les Canaris en ont déjà engrangé neuf en deux fois moins de temps.
David, Givry a eu le temps de se faire peur, dimanche, à Onhaye?
Un peu, oui. Quand ils sont revenus à 2-3 dans les arrêts de jeu, l’arbitre a dit qu’il allait siffler la fin du match. Il a finalement laissé deux ou trois minutes de plus et Onhaye a jeté ses dernières forces dans la bataille, avec tous ses grands gabarits à l’avant, mais on a tenu jusqu’au bout.
On devine que vous ne vous attendiez pas vraiment à mener 0-3 à la pause…
Non. Pour être franc, à l’échauffement, je ne le sentais pas trop. Face à un outsider, sur une surface inhabituelle pour nous (NDLR, Onhaye évolue sur un terrain synthétique), j’avais quelques craintes. Mais au final, notre victoire est méritée. En plus de nos trois roses, nous avons un but refusé sans raison valable et Blaise rate un face-à-face en deuxième période. Alors qu’Onhaye, finalement, ne s’est pas créé des tonnes d’occasions.
Cette victoire sur le synthétique d’Onhaye prouve, aussi, que Givry est capable de jouer au football. Pourquoi ne le fait-il pas plus souvent à la maison, dès lors?
Parce que notre petit terrain, souvent sautillant, ne favorise pas le jeu au sol. Du coup, on procède davantage par longs ballons. À Givry, quand tu reçois une passe, le ballon te rebondit dans le nez ou sur la poitrine une fois sur deux. C’est un peu dommage car ça bride des garçons comme Boule (Jérôme Hinck) ou Dylan (Remy), qui aiment jouer au sol et le font très bien quand le terrain le permet. Je repense encore à ce match contre le Condruzien. On s’est imposé 2-0, mais pas sûr que Boule ait pris beaucoup de plaisir dans l’entrejeu…
En attendant, voilà Givry sur le podium avec neuf points sur douze. Un bilan inespéré, non? L’an passé, vous ne comptiez que huit unités… après huit matches.
Je dois avouer que j’aurais signé des deux mains, voici trois mois, pour afficher un tel bulletin après quatre journées. Nous mériterions même un point de plus, car nous ne devions pas rentrer les mains vides de Sprimont. Au départ, j’espérais simplement vivre une saison tranquille, dans le ventre mou. Désormais, même s’il ne faut évidemment pas s’emballer après quatre matches, je me dis qu’on peut peut-être viser le Top 6. Sur les quatre adversaires rencontrés jusqu’ici, aucun ne m’a impressionné.
Sur les 14 garçons qui ont joué à Onhaye dimanche, il y avait huit nouveaux. La sauce a pris plus vite que prévu?
Clairement, on forme déjà une équipe. Notre bon parcours en Coupe de Belgique n’est pas étranger à cette osmose. Il faut dire que les nouveaux ont tous une très bonne mentalité. Il n’y a pas de grandes gueules dans le groupe.
Éric Picart, qui avait annoncé son départ dans un premier temps, est finalement resté à la tête de l’équipe. Comment avez-vous accueilli sa volte-face?
Plutôt bien, personnellement. J’ai toujours eu sa confiance, donc je n’avais aucune raison d’être mécontent de le voir rempiler.
Il a dit qu’il allait être «plus gentil». Cela se confirme?
(rires). Oui, il s’est un peu adouci. Il lui arrive même de faire de l’humour pendant les théories d’avant-match. Contre Knokke, sur le tableau, il avait attribué un surnom à chacun d’entre nous. Le mien? Je crois que c’était Terminator.
Vous évoquiez la bonne intégration des nouveaux. Mais lequel vous séduit le plus, sur le terrain?
Comme tout le monde, je suis assez impressionné par Steve (Tchamdjou). Maxime Lambert (NDLR, qui a inscrit 25 buts pour Givry la saison dernière) était probablement un cran au-dessus au niveau de la finition, mais pour le reste, Steve s’en rapproche de très près. Ceci dit, tous les renforts apportent quelque chose. L’avantage d’avoir un petit noyau, c’est que chacun se sent pleinement concerné. D’autant que le coach donne sa chance à tout le monde. Bon, après, il est clair qu’il vaut mieux éviter les blessures et les suspensions.
Ça tombe mal, après quatre matches, vous avez déjà pris autant de cartes jaunes que sur toute la saison passée (2)…
(rires). C’est vrai. Pourtant, je n’ai pas décidé de muscler davantage mon jeu. Ma première jaune, je la prends pour avoir enrayé une contre-attaque. La deuxième, ce dimanche, je la récolte à la suite d’un tacle, mais elle est sévère.
Quand vous avez vu tous les départs, au printemps dernier, vous n’avez pas pensé à changer de crémerie, vous aussi?
Je ne cache pas que j’ai eu des contacts avec Longlier. J’ai d’ailleurs rencontré le club à deux reprises. De meilleures infrastructures, des trajets raccourcis d’une demi-heure (NDLR, il réside à Bohan, dans la commune de Vresse-sur-Semois)… C’était tentant. Mais voilà, je ne me voyais pas changer de club une nouvelle fois. Je suis resté deux ans à Vencimont, idem à Wellin, puis une seule saison à Bertrix. Je n’avais pas envie de déménager à nouveau.
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