Chaque vendredi, Daniel Jonette, chef des sports de l'Avenir Luxembourg, commente l'actualité sportive.
La belle histoire de Leicester a fait la Une de l’actualité sportive cette semaine. Leicester, le champion national le plus improbable de ces dernières années, emmené par un entraîneur au profil de loser, un ancien taulard et des garçons qui végétaient dans les séries inférieures du foot français.
Tellement improbable que Gary Lineker, avant la fin de l’année 2015, avait promis de se présenter en slip à la télé si Leicester remportait la Premier League. On suppose qu’il devra s’exécuter ce samedi, à Match of the day. Imaginons à présent la même histoire transposée à notre échelle luxembourgeoise. Et Pascal Noirhomme promettant, en décembre sur le plateau de TV Lux, qu’il se parerait de son seul caleçon pour animer Objectif Sports en cas de sacre de Givry. Il aurait échappé de peu au pire… Givry – Leicester, la comparaison n’a pas lieu d’être, nous direz-vous. Effectivement, là où les Foxes sortent de nulle part, et d’une saison qui les a vus flirter avec la relégation, le presque couronnement des Canaris, devancés seulement par Meux au nombre de succès, tient avant tout d’un régulier et réfléchi travail de fond. Mais c’est une sacrée belle histoire là aussi! Parce que, dans un milieu où le succès dépend de plus en plus souvent des largesses et des états d’âme de l’un ou l’autre mécène, Givry démontre qu’une construction patiente et sans excès peut aussi amener de bons résultats. Prenez les résultats des Ardennais depuis leur accession en Promotion – 6e en 2010, 7e en 2011, 5e en 2012, 6e en 2013, 2014 et 2015 – ils révèlent une constante dans les performances et dans la volonté de les confirmer qui, généralement, trouve sa récompense lorsque la réussite est davantage au rendez-vous ou la cohésion du groupe encore plus affirmée. Mais l’histoire est surtout belle parce qu’elle récompense un club qui n’a jamais cherché à faire de bruit, où chacun, du président au jardinier en passant par le scout de service, et dans le sillage de cet immense passionné qu’est Philippe Huberty, travaille sans chercher à tirer la couverture à soi. Un club aussi, où l’ancrage régional voire local est particulièrement affirmé. Le onze qui a entamé la partie lors du dernier match contre le Patro Lensois était d’ailleurs exclusivement luxembourgeois. Ce qui rappelle un peu le succès de Virton en 2013, champion de D3 avec une bonne partie de joueurs issus de son centre de formation. Une tendance qui s’est quelque peu étiolée par la suite, le niveau de la D2 exigeant un recrutement plus élargi géographiquement. Givry, en revanche, pourra encore se permettre, en D2 amateurs, de miser essentiellement sur le talent du terroir. Les prochaines venues de Robinet, Schinckus, Copette en attestent. Pourvu qu’elles portent également leurs fruits.
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